Voici ma contribution personnelle à la semaine du Shojo organisée par Club Shôjo pour cette année 2020.

En tant qu’amateur de Shojo mais aussi de mécha, je ne sais que trop bien à quel point il est difficile de lutter contre les préjugés de toute une frange de la communauté face à ces catégories moins populaire. S’établit alors une spirale négative de gens qui s’installent dans le confort des clichés et de la généralisation, fermant la porte à toute découverte possible de nouveaux univers. Néanmoins bien que cette frange de la population soit parfois très visible sur les internets, il ne faut pas qu’elle fasse oublier que beaucoup de gens parmi la majorité silencieuse ne demandent eux qu’à découvrir de nouveau genre de lectures.

C’est pourquoi cet article est dédié à la présentation de quelques titres shojo que je possède et que je pourrais recommander à quelqu’un voulant débuter ce type de manga plus large qu’on voudrait parfois nous laisser le croire. Voici donc cinq titres plutôt différents que je recommande en fonction de votre sensibilité personnelle.

La découverte sans risque : Voyage au Bout de l’été (Akata, 1 tome, terminée)

voyage

Commençons par ce One-Shot de Keiko Nishi paru aux éditions Akata chez nous. Voyage au bout de l’été, ou Kame no Naku Koe dans sa version originale, est un titre romantique et comique publié en France en 2018. Le titre parle de la rencontre entre Makoto, jeune fonctionnaire de province dont la passion secrète est de dessiner un manga shojo et Kureha, lycéenne un peu rebelle et souhaitant fuir sa famille. Le jeune homme timoré n’ose pas soumettre le manuscrit qu’il a crée à un éditeur de manga, à la fois par manque de courage et par manque d’estime de son travail. Mais lorsque Kureha tombe par hasard sur les planches poignantes de l’œuvre, elle va venir dynamiter la vie bien rangée du fonctionnaire et l’entrainer à sa suite à Tokyo. Un voyage qui va changer leur vie à tous les deux.

Pourquoi je conseille ce titre ? Déjà parce qu’il s’agit d’un one-shot, donc d’un titre qui peut permettre de découvrir un genre à peu de frais aussi bien en termes d’argent qu’en terme de temps. En plus d’être court, il n’en reste pas moins intéressant, l’aventure se suit bien en mélangeant passages comiques et passages plus sérieux : car au-delà de la belle histoire entre les deux personnages, plusieurs autres situations plus complexes et sombres sont parfois évoquées au fil des pages. Il n’en reste pas moins que le message global est positif et qu’on est loin du cliché d’une relation interminable faite de non-dits et de quiproquos. Pour finir le style graphique est quant à lui très classique du genre avec une emphase sur les personnages ayant un style très propre à l’auteur et des décors très simples voire parfois absents.

Un témoignage poignant : La Fillette au Drapeau Blanc (Akata, 1 tome, terminé)

fillettePour ce second titre, toujours dans un format One-Shot, on fait face à un gros changement d’ambiance. En effet avec La Fillette au Drapeau Blanc (Shirahata no Shoujo) de Saya Miyauchi, c’est bel et bien dans les horreurs de la seconde guerre mondiale qu’on va plonger. Le titre relate en effet l’invasion américaine d’Okinawa lors du mois d’Avril 1945 du point de vue d’une petite fille en s’inspirant de faits réels. Ici point de romance, juste un long combat d’une fille contre la cruauté humaine et la nature pour survivre jusqu’au dénouement de cette tragédie poignante qui rappellera surement le Tombeau des Lucioles sous plusieurs aspects pour ceux qui l’ont vu.

Pourquoi je conseille ce titre ? Là encore il s’agit d’un investissement minime avec son unique tome, mais surtout parce qu’il s’agit d’un shojo qui représente absolument tout ce qu’on n’associe pas à cette étiquette. Ici pas de romance, juste la dure réalité de la guerre vécue par des civils. Un titre qui est une bonne piqure de rappel à ce qu’est vraiment la guerre pour les gens qui ont eu le malheur de la vivre et pour ceux qui ont le malheur de la vivre encore.

Pour les fans de problématiques sociétales : Perfect World (Akata, 10 tomes, en cours)

perfect Jamais deux sans trois et justement pour ce troisième titre on est toujours chez Akata avec un titre déjà plus connu : Perfect World de Rie Aruga. Retour sur un titre plus traditionnel dans la mesure où le titre se focalise sur un couple de jeunes adultes Tsumugi et Hayukawa qui se rencontrent des années après le lycée où la jeune femme était très amoureuse d’Hayukawa. Mais si le titre est dans cette sélection c’est qu’il a un truc particulier, et ici c’est le fait que le jeune homme est maintenant paraplégique en fauteuil roulant. Va donc se développer une histoire sentimentale compliquée sur fond de problèmes médicaux mais aussi sous le regard inquisiteur des proches et de la société. Le titre ne cherche en rien à rendre les choses plus belles qu’elles ne le sont et peu de détails nous sont épargnés. On pourrait penser qu’on finit par s’habituer à la situation et qu’on se sente moins touché au fil du temps mais je trouve que l’autrice arrive bien à trouver de nouveaux axes pour arriver à nous toucher et nous faire réfléchir à des situations que d’autres peuvent rencontrer et auxquelles ont pourrait ne pas penser.

Si ce conseille ce titre, c’est parce qu’il peut convenir à des personnes qui ont une sensibilité particulière pour les histoires compliquées et les problèmes de société, à titre d’exemple c’est le tout premier manga que j’ai réussi à faire lire à ma mère qui est justement très sensible à ces sujets et elle l’a beaucoup aimé. De manière générale si vous cherchez des titres engagés sur des sujets difficile cherchez du côté des éditions Akata qui sont un peu les spécialistes du genre.

Pour les fans de comédies romantique : Takane et Hana (Kaze, 14 tomes, en cours)

takaneChangement complet d’ambiance cette fois avec un titre très différent édité chez Kaze Manga : Takane et Hana de Yuki Shiwasu. Si auparavant j’avais parlé de titres plus « graves » et adultes, ici on se rapproche plus de l’image traditionnelle du Shojo. Takane et Hana est une romance comique mettant en scène Hana, lycéenne de seize ans et Takane, jeune héritier d’une riche famille après que la première ait pris la place de sa sœur lors d’un rendez-vous arrangé. Le premier contact est plutôt glacial et excédée par l’arrogance de Takane, Hana lui dit tout le mal qu’elle pense de lui avant de le planter là. Mais c’est ce qui va pousser Takane à s’intéresser à elle qui est si différente du monde qu’il connait. Commence alors une longue succession de situation tantôt touchante, tantôt comique avec les deux protagonistes qui s’apprécient sans trop vouloir ni le dire ni le reconnaitre. Si le titre n’est pas très ambitieux sur le fond, il est malgré tout sympathique à suivre avec ses gags, ses caricatures et ses personnages amusants et un peu stupides.

J’ai pensé à conseiller ce titre pour un éventuel premier contact avec un Shojo en pensant aux personnes qui apprécient les titres shonen de comédie romantique. Si certains d’entre eux sont en effet très typés avec notamment une large tendance au fan-service, certains autres sont plus subtils et la limite alors entre Shojo et Shonen sont plus que ténues permettant probablement une transition naturelle et logique.

Pour les fans d’aventure médiévale : Yona, Princesse de l’Aube (Pika, 29 tomes, en cours)

yonaComment en pouvais-je pas terminer en parlant d’un de mes titres favoris depuis des années, l’histoire de la princesse Yona, un personnage avec qui j’aurai traversé une bonne partie de la dernière décennie. La princesse, âgée de seize ans, vit une vie tranquille dans le palais de la capitale du pays de Koka dirigé par le roi Il son père. Elle est très amie avec son garde du corps, le jeune Hal et est amoureuse de son cousin Soo-Won qu’elle compte bien épouser, pendant ce temps les problèmes du royaume sont bien loin de l’intéresser : elle n’est qu’une adolescente futile et gâtée… Mais le soir de son anniversaire, sa vie bascule alors que l’homme qu’elle aime tue son père et usurpe le pouvoir alors que dans le même temps ses hommes essaient de se débarrasser d’elle. Avec l’aide de Hak elle parvient à s’échapper et va croiser la route des mystérieux dragons, homme aux pouvoirs étranges qu’une ancienne légende relient à elle. Commence alors le périple de la jeune femme qui va radicalement changer et s’engager pour son pays et son peuple. Comme le synopsis le laisse paraitre, on est ici dans un titre d’aventure avec un personnage faible qui va grandir au fil du temps et des conflits, schéma si courant dans les shonen mais quasiment disparu du spectre Shojo depuis plus d’une dizaine d’année. En lisant Yona je pourrais presque parler d’un titre rétro qui rappellera les grandes heures des shojo d’aventure comme Fushigi Yugi, d’autant que le dessin lui-même possède un style que je trouve très années 90.

Yona me paraissait un choix logique de conseil pour un premier shojo malgré sa longueur un peu dissuasive parce dans sa construction il est proche de ce qui peut se faire dans des tas de titres shonen plus populaires. Il est très facile de s’attacher à la jeune femme aux cheveux de feu après quelques tomes et de l’accompagner avec sa petite troupe dans les épreuves et les guerres pour tenter de sauver le maximum de personne et devenir petit à petit l’âme d’une grande dirigeante. Ici les aspects romance ne seront que secondaire comme dans une large majorité de titres et ne compose qu’une des nombreuses briques de l’intrigue.

Voilà qui conclue ce petit article visant à présenter quelques titres que je pourrais conseiller en tant que premier shojo. Comme je l’ai déjà dit, je suis loin d’être un expert dans le genre mais je remercie Club Shojo pour l’invitation et c’est toujours un plaisir de pouvoir mettre en avant des titres qui ont su me toucher à leur façon. N’hésitez pas à consulter leur site pour obtenir une plus large sélection de titre shojo en tout genre 😉

J’ajouterai le lien des articles des autres blogs partenaires au fur et à mesure à la suite.

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