Cette année j’ai la chance d’avoir été contacté pour participer à l’évènement interblogueur de La Semaine du Shojo, organisé annuellement par Club Shojo (merci à eux), invitation qui m’a d’ailleurs au passage beaucoup surpris : étant plus connu pour certaines de mes envolées sur un sujet très éloigné du shojo bien qu’il s’agisse d’un genre que je lis depuis le tout début de mes lectures mangas (deux de mes toutes premières lectures étaient en effet Fushigi Yugi et Ayashi no Ceres).

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Le choix par rapport au thème de l’année « Le shôjo qui nous a le plus ému » s’est révélé être un vrai casse-tête pour moi après m’être rendu compte que je suis souvent plus ému par la version anime que par une version manga (la musique est un contributeur important pour me faire pleurer) et que mon panel de shojo/josei à la maison comportait pas mal de titre que j’affectionne (comme mon chouchou Happy Mariage) mais dont je ne peux pas dire qu’ils m’émeuvent.

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Néanmoins c’est le cas de quelques-uns des titres que je possède, plutôt des Josei d’ailleurs, comme Perfect World, Six Half, Kids on the Slope ou encore Yona : Princesse de l’Aube…mais c’est finalement sur Princess Jellyfish que mon choix s’est porté pour de nombreuses raison, dont la plus triviale est que je me suis rendu compte que je n’avais jamais terminé l’article que j’avais prévu dessus et que j’avais même perdu le brouillon de l’époque ce qui me donnait l’excuse parfaite pour remettre en avant le tout premier Josei a avoir intégré ma collection naissante il y a 6 ou 7 ans.

Princess Jellyfish (ou Kuragehime pour son titre japonais) est un manga de Higashimura Akiko prépublié dans le magazine Kiss (qui est aussi le magazine de Perfect World) depuis 2009 et disponible dans nos contrées chez Delcourt et comportant au total 17 tomes dont 15 déjà sortis chez nous.

Princess Jellyfish c’est l’histoire d’une bande de NEET, ces personnes sans emploi vivant à l’écart de la société, qui vivent en collocation dans la résidence Amamizu. Bien que sympathiques, les résidentes au premier rang desquelles l’héroïne Tsukimi, sont avant tout chacune des otaku d’un domaine très particulier et profondément inadaptées à la vie en société. Tsukimi a en effet une passion dévorante pour les méduses qu’elle passe sont temps à dessiner, Mayaya est une passionnée de la période des trois royaumes chinois, Banba des trains, Jiji des hommes âgés et Chieko des poupées traditionnelles japonaises. Si les filles se serrent les coudes dans la résidence, c’est malgré tout le système D en permanence comme personne ne travaille…

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Malgré tout deux évènements extérieurs vont venir profondément perturber le quotidien monotone de la communauté. D’un côté la rencontre de Tsukimi avec Kuranosuke, fils de député et neveu du premier ministre qui passe son temps travesti en femme, par le biais d’une petite méduse bientôt recueillie à la résidence et baptisée Clara. De l’autre côté, la volonté de la propriétaire des lieux de vendre la résidence à un promoteur immobilier et par la même occasion mettre les filles à la rue.

Finalement, pourquoi je peux considérer ce titre comme un de ceux qui m’a le plus ému ? Déjà pour son traitement à a fois drôle mais aussi sérieux des problèmes sociaux que rencontre nos héroïnes et qui trouvait et trouve encore un certain écho en moi pour qui les relations sociales restent un problème et une source de stress. Émouvant aussi par le traitement plus particulier de Tsukimi et son passé poignant et la capacité à faire progressivement de sa plus grande faiblesse une force, ainsi que celui de Kuranosuke qui cherche à fuir par un moyen original une situation familiale enviée par certains mais difficile à vivre au quotidien.

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De manière générale la plupart des personnages du titre sont marquant car ils cherchent tous à cacher quelque chose aux autres un peu comme nous tous au quotidien et le parti pris de traiter le tout dans une veine malgré tout comique permet de rendre l’ensemble moins pesant que d’autres très bons titres sociétaux.  En bonus même la maladresse des trois personnages principaux embarqués presque malgré eux dans un triangle amoureux est touchant de maladresse et me parle aussi pas mal.

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Si le titre perd un peu en surprise et en intensité au fil du temps, il reste malgré tout un de mes titres préférés du genre dont j’attends toujours le dénouement après toutes ces années. La première partie du titre fut même adapté en anime par Brain’s Base dans une version que je décrirais comme encore plus drôle mais néanmoins pas aussi touchante. Pour ne rien gâcher au plaisir de la lecture de ce titre, je trouve son style graphique vraiment sympathique et joli sans trop tirer dans certains traits spécifiques du genre qui ont tendance (à tort) à faire fuir les nouveaux arrivants.

Voilà qui conclue cette courte présentation de ce titre mais je vous invite si vous en voulez plus à rendre visite aux autres participants de cette édition :